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Le Bestiaire du Christ, Louis Charbonneau-Lassay, éd. Desclée & de Brouwer, 1940 |
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Dans cet ouvrage, j’ai essayé de présenter les significations exactes des figures emblématiques qui, au cours des siècles chrétiens, et dans des milieux très divers, ont été adoptées pour représenter mystérieusement la personne de Jésus-Christ sous ses divers aspects. Parmi ces idéogrammes, certains auraient pu fournir la matière d’un ouvrage complet. J’ai dû résumer et m’en tenir à l’essentiel de leur passé préchrétien et chrétien, car très souvent le premier éclaire le second et donne l’origine première des significations christiques de l’emblème. Ce n’est qu’encouragé par de hautes autorités intellectuelles, catholiques et autres, que j’ai osé entreprendre d’apporter mon humble contribution pour aider à répandre une connaissance plus grande et plus précise, une compréhension plus sûre de l’emblématique consacrée par nos pères au rédempteur du monde ; car il faut bien avouer que les emblèmes qui le concernent sont aujourd’hui très souvent employés sans tout le discernement désirable par des artistes de tous genres, d’ailleurs excellents et que des écrivains, et non des moindres, en ont parlé parfois avec une regrettable méconnaissance des véritables significations dont la pensée chrétienne des anciens siècles les a dotés. Et pourtant, de tous côtés, depuis quelques années surtout, les milieux catholiques et protestants, les milieux initiatiques ou professionnels, le monde militaire et le monde commercial, les groupements artistiques, intellectuels ou politiques, voire même sportifs, demandent à la Symbolique le secret de condenser en des emblèmes – pas toujours nouveaux – de multiples idées. Plus que tous, les âmes chrétiennes éprises de savoir, les esprits avides de progression dans la compréhension des choses et des arts sacrés, ont avantage à demander aux anciens emblèmes chrétiens l’aide de leurs secrets, qui ont été jadis, et pourront toujours être pour qui le voudra, de merveilleux aliments de vie spirituelle. Au cours de ces pages, je n’ai point hésité à m’appuyer parfois sur l’opinion de savants et d’auteurs notables, dont certains ouvrages ne sont pas toujours dans la stricte orthodoxie catholique ou qui même s’en écartent totalement : c’est que, lorsqu’ils ont traité d’histoire, d’archéologie, d’orientalisme, d’hermétisme ou de traditionnisme et qu’ils ont dit que tel emblème, en des régions et des temps déterminés, fut consacré au Christ ou simplement au Verbe divin, ou qu’il fut doté d’une tout autre signification, il faut les en croire en raison de leurs grandes connaissances en ces domaines ; ce qui n’implique nullement une adhésion quelconque à leurs autres idées. Je n’ai point voulu, en citant toutes mes sources d’information, faire un puéril étalage, mais simplement permettre au lecteur de remonter à ces sources, s’il le veut. Et, de même, je n’ai pas eu la présomption, qui eût été bien vaine ! de viser à faire œuvre d’art en gravant moi-même les images des documents artistiques qui sont à l’appui du texte de ces pages : taillées dans du bois de cormier, elles ont été exécutées avec le simple outillage des vieux xylographes du XVe siècle, le canif, la gouge et la pointe ; malgré leur imperfection, le rude appui qu elles apportent au texte suffira, j’ose l’espérer, à faire bien saisir et mieux comprendre les passages auxquels elles se rattachent. Au seuil de cet ouvrage, je tiens à remercier ceux de mes amis qui m’ont aidé, en quelque manière que ce soit, à le réaliser ; je leur conserverai, qu’ils en soient bien assurés, une très sincère et vive reconnaissance. |
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